Les pesticides suivis de près dans l’eau potable : l’exemple du chlorothalonil (fongicide) à Lausanne

Eau potable - Credit photo : economiematin.fr

 La Ville de Lausanne veille continuellement à la qualité de l’eau potable

Le Service de l'eau de la ville de Lausanne veille en permanence à la qualité de l’eau potable qu’il distribue à ses 380’000 consommateurs avec des analyses physico-chimiques et microbiologiques, comprenant également l’analyse de micropolluants. En effet, comme elle le précise sur son site, « pour la Ville de Lausanne, la dégradation de la qualité de l’eau par les micropolluants est devenue une préoccupation majeure ». 

 

Le chlorothalonil, un fongicide suivi depuis plusieurs années par la Ville de Lausanne

Une substance a récemment fait parler d’elle: le chlorothalonil, un fongicide considéré comme un cancérigène potentiel. L’un des problèmes est qu’on retrouve notamment certains de ses métabolites, produits lors de la dégradation de la substance dans l’environnement, dans les eaux souterraines de la région. L’utilisation de ce fongicide dans la culture des pommes de terre, des céréales, des légumes, de la vigne et des plantes ornementales a en effet provoqué son introduction dans les sols, où ses métabolites ont ensuite contaminé les eaux souterraines, source d’eau potable dans la région lausannoise.

 

La Ville de Lausanne suit cette substance depuis plusieurs années, en raison du potentiel danger pour la santé du consommateur. Dernièrement, les métabolites ont été détectés à des concentrations suffisantes pour mettre en garde les services de la consommation et de la sécurité alimentaire. La Ville avait alors réagi en 2016, puis renforcé ses mesures en 2019 : par précaution, des captages ont été détournés et d’autres on vu leurs eaux mélangées avec d’autres sources afin de diluer les concentrations. Plus d'informations sur le site de la Ville

 

Pour réduire la présence de pesticides dans les eaux : réduisons au maximum leur utilisation !

Bien que les solutions techniques mises en place par la Ville de Lausanne permettent de réduire les polluants détectés, le problème de la présence de ces substances dans l’eau persiste… Et l’exemple du chlorothalonil présente ce qu'un distributeur peut faire avec une substance connue et détectée, mais quid des autres produits ou métabolites dont on ne soupçonne pas la présence et donc qu’on ne cherche et ne mesure pas encore ? Et quid de l’effet de mélange de diverses substances présentes dans l’eau, même à faible dose ? 

 

ToxicFree salue les efforts de la Ville de Lausanne, mais rappelle également que les solutions techniques ne suffisent pas à régler le problème : pour ne pas retrouver de substances toxiques dans les eaux, rien de plus efficace que de ne pas en introduire dans notre environnement et donc de ne pas en utiliser ! Ou au moins d'en utiliser à des doses aussi faibles que possible, que ce soit dans les ménages, en agriculture ou dans le monde industriel.

 

Aujourd’hui, deux initiatives proposent des solutions concrètes pour lutter contre l’utilisation de pesticides :

 

Note : Bien que des substances soient détectées, cela ne nécessite pas de se tourner vers l’eau eaux en bouteille ! «L'Office cantonal de la consommation confirme que l’eau du robinet de l’ensemble du réseau lausannois peut être bue sans crainte et utilisée pour n’importe quel usage (boisson, préparation des aliments pour nourrisson, lavage des aliments, vaisselle, douches, etc.).» (Communiqué de presse de la Ville de Lausanne, 30 août 2019)

 

Publié le 11.09.2019